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AVRIL 1593. 371
(in estant descendu de la chaise, fust reconduit en son logis, où il devint tellement enragé qu'il le falust lier. Le mecredi vingt-huitième de ce mois, fust semée dans les Augustins la baguenauderie suivante, imprimée en forme de placcard, où il y avoit aussi peu de raison que de rithme :
Memoire des politiques qui doivent estre pendus au bout du pont Saint-Michel à Paris,
Chambelan, Briou, La Rue et Daubrai seront pendus a Paris le 12 may.
Ce jour, nostre maistre Cueilli, curé de Saint-Germain de l'Auxerrois, prescha quc la conference se faisoit à meilleure fin qu'on ne pensoit, et que c'estoit pour tirer la noblesse catholique à nous, et la retirer du parti du Bearnois : lequel, quelque chose que les politiques jargonnassent, ne seroit jamais roy, voire quand il se feroit cent fois catholique. « Contentés « vous, mes amis (va il dire), que je le sais fort bien; a et qu'il est tout arresté, quelque bonne mine qu'il « fasse, de ne point le recevoir. Au surplus, j'ai veu les « placcards : le commencement en est bon, mais la fin « n'en vault rien. Ce sont les politiques qui Ies ont « faits. »
Ce jour mesme, M. de Belin dit tout haut que si le roy de Navarre se faisoit catholique, il voiioit la noblesse en bonne disposition de le reconnoistre. A quoi quelques gentilshommes qui estoient là vont respondre: « Oui, deussent tous les mutins, avce les Seize de Pa-« ris, en crever. »
Ce jour mesme, le colonnel Passart se plainguant des Seize à M. de Belin, ledit sieur l'apelant son pere,
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